Des enfants et São Paulo.

Publié le 19 Avril 2014

Je sors enfin de ma léthargie scripturale, due à une période de travail plutôt chargée qui s’est achevée par un voyage scolaire, lequel a fini de faire disparaître mes dernières forces.

Pour tout dire, le voyage m’évoque plutôt des terres lointaines, le dépaysement et le farniente. Je prie, au passage, les hommes d’affaires qui passent plus de temps dans le salon VIP des aéroports que dans celui plus feutré de leur demeure, d’excuser ma candeur de prof toujours en vacances (ça c’est un peu pour la provoc !!)…

Mais le voyage scolaire est encore autre chose : on ne s’occupe pas de soi, on ne gère pas, non plus, des dossiers professionnels, mais on fait en sorte qu’un groupe d’enfants aux âges et éducations différentes vivent des émotions, s’amusent, grandissent aussi. Ce qui n’est pas de tout repos, car il y a les gamins qui ont des bobos au corps et à l’âme 3 fois dans le séjour, il y a ceux qui ne savent pas se savonner, il y a tous ceux à qui on fait les tartines du matin, ceux qui tombent du lit, réveillant une partie de la chambrée, ceux qui mangent la pizza Margarita sans tomates, ceux qui en enlèvent le fromage et ceux qui, enfin, ne s’encombrent d’aucune considération culinaire, grattant la garniture pour ne dévorer que la pâte.

Et bien heureusement, ce n’est pas que cela, sinon, pourquoi alors des fournées entières d’instit et de profs s’encombreraient chaque année de la corvée de s’expatrier plusieurs jours et nuits durant, loin de leur foyer ? Ces classes transplantées sont le siège de tout un tas de nouveaux sentiments qui naissent chez certains élèves : l’excitation de se retrouver entre copains pendant un long moment, la nouveauté d’être loin des parents et de s’en sortir quand même – sans bisous du soir, sans les céréales qu’on aime tant, sans les mots doux de maman lorsqu’on s’écorche le genou- et le plaisir de la découverte d’un lieu, d’activités, de sensations, qui n’appartient qu’au groupe et qu’on pourra raconter à la famille dès son retour, tel un explorateur ayant découvert les Amériques. Les profs sont là les témoins de tous ces changements et montrent aussi leurs facettes cachées qui ne se dévoilent, généralement, que dans l’intimité de leur maison.

Nous avions donc jeté notre dévolu d’éducateurs sur la grande São Paulo.

En quelques mots, cette mégalopole de près de 11 millions d’âmes est : fourmillante, embouteillée, culturelle, dynamique, moche. Cependant, elle ne manque pas de ressources pour les amateurs de visites en tous genres.

Le zoo est magnifique pour qui aime les animaux encagés et les éléphants autistes qui dodelinent de la tête (je fais du sarcasme, mais il vaut vraiment le détour), l’aquarium est pas mal du tout, mais doit certainement être entretenu par les poissons eux-mêmes.

Des enfants et São Paulo.

Le parc des sciences doit, lui aussi, être entretenu par les poissons de l’aquarium, qui ne sortent pas trop de l’eau ces derniers temps…de quoi vous laisser imaginer l’état de délabrement des bâtiments… c’est bien dommage car les activités proposées sont formidables (ou le furent, pour certaines, qui ne fonctionnent plus).

Des enfants et São Paulo.

Nous avons, dans notre course folle, visité aussi trois musées : le MASP (musée d’arts) qui a ma préférence, présentait une expo temporaire fantastique sur divers peintres français ou assimilés (Gauguin, Matisse, Modigliani, Toulouse-Lautrec entre autres pointures du pinceau), le musée du foot qu’il faut vraiment visiter une année de coupe du monde et fait de belles rétrospectives sur l’histoire du foot (j’ai particulièrement aimé celle de l’année 1998…Cocorico !) et sur l’histoire tout court et le musée de la langue portugaise enfin, qui m’a un peu ennuyée, à vrai dire.

Des enfants et São Paulo.

Evidemment, l’essentiel était surtout dans les chambrées de filles et de garçons, le soir, quand les grands discutaient de choses secrètent qu’ils taisaient à l’approche des adultes et quand les plus petits jouaient des parties de cartes endiablées souhaitant qu’on oublie l’heure du coucher.

Rédigé par Marianne Mamagalo

Publié dans #Brésil

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
C'est vrai que les moniteurs de colo aussi doivent avoir la foi. Et pour eux ça dure 2 voire 3 semaines!
Répondre
K
Un très lointain vécu côté mioche
Répondre