Permis ou pas?
Publié le 27 Juin 2012
La semaine qui vient de s’écouler fut bien chargée pour moi. J’ai d’abord passé la première partie de mon permis de conduire brésilien, qui se déroule pour nous, français, en trois parties. L’administration brésilienne considérant qu’il n’est pas besoin de vérifier notre façon de conduire, nous ne sommes donc tenus de passer que des tests psycho-médicaux.
Je suis donc allée dans un coin quelque peu reculé de ma ville et me suis retrouvée au milieu de candidats au permis, tous brésiliens, plus ou moins âgés et plus ou moins stressés, aussi. Une dame en blouse a pris mes 10 empreintes digitales en guise de preuve de mon identité, puis le test a commencé. Une gentille psychologue nous a expliqué à peu près 45 fois ce qu’il allait se passer durant ces 1h30 d’épreuve, en parlant lentement et en nous incitant à la faire répéter si l’on ne comprenait pas. A croire que je n’étais pas la seule étrangère.
Nous avons commencé par remplir une feuille de petits traits verticaux qui devaient être les plus réguliers, calibrés et nombreux possible, en un minimum de temps…Jusque là, j’assurais comme une bête.
Ensuite, vint l’épreuve des signes à repérer dans toute une page d’autres signes à peu près identiques. Epreuve que je qualifierai « Cahier de vacances ». Je me suis donc demandée s’il était possible qu’un candidat soit recalé parce qu’il n’avait pas assez bien calibré ses petits bâtons (preuve peut-être qu’un psychopathe enragé du volant se cache derrière cette mollesse du poignet) ou bien s’il n’a pas retrouvé un nombre assez grand de ces signes faits de tirets et de points.
Puis vint un exercice de logique où il fallait retrouver le panneau manquant dans une suite de 4 ou 5 panneaux routiers.
Le dernier test nous imposait de regarder 12 portraits, accompagnés du nom, prénom, ville et profession de la personne, pendant quelques minutes. S’ensuivirent diverses questions concernant ces personnages, ce qui ne fut pas une mince affaire pour moi, qui ne suis pas familière des noms et prénoms brésiliens et encore moins des villes. Cela ressemblait finalement assez au jeu du « Qui est-ce ? », avec des questions du style : comment s'appelle celui qui a des moustaches? quel est le métier de la fille à la queue de cheval?...
Un après-midi étrange, donc, qui m’a permis de pénétrer un peu mieux dans la vie des brésiliens de souche et qui a engendré une interrogation chez moi : les analphabètes ne peuvent donc pas obtenir leur permis au pays de la samba?