Plumes, paillettes, bières et barbecue.
Publié le 26 Février 2012
Le week end dernier, c’était carnaval. Nous n’avons pas eu pour cette fois-ci l’audace d’aller traîner nos guêtres dans les rues surpeuplées de Rio, mais nous avons quand même opté pour l’option « Grand Carnaval » avec plumes et paillettes, non loin de chez nous. En réalité, « non loin », c’est sur la carte que ça se passe, mais pour un week end prolongé, cela s’est avéré être un bon « 8 heures de route » à l’aller et légèrement moins au retour !
Fort heureusement, un de nos chérubins est accroc à la lecture en ce moment et l’autre est un contemplateur : je n’ai donc pas subi les supplices du « Quand est-ce qu’on arrive ? » dès la sortie de Curitiba, du « On joue au ni oui, ni non ? » 45 fois dans le trajet ou encore du « Maman, j’ai mal à la tête » aussitôt le premier péage franchi (en réalité, celui-là, on y a eu droit !).
On a donc assisté un soir, au carnaval, tout en chants, plumes, chorégraphies, chars et sourires XXL : du grand spectacle, réfléchi de longue date, véritable vitrine pour toutes les écoles de samba de la région, faire-valoir pour les quelques jeunes femmes qui ont le privilège d’être sur le char ou pour celles qui défilent avec pour seul costume une tenue de danseuse du Lido + quelques plumes pour l’effet froufroutant…un régal !
Mais le spectacle se passait aussi ailleurs. Le jour même du Carnaval, nous nous sommes rendus, sur les conseils de notre logeuse à un petit lac, situé dans un parc naturel, où l’on avait de fortes chances d’observer des oiseaux et quelques petits animaux, nous avait-elle affirmé. Nous voici, donc, plein d’espoirs écologiques et ornithologiques, en train de chercher une place sur le parking - bondé – dudit parc. Les brésiliens auraient-ils, subitement, des velléités de randonner ?
Une fois garés, nous arrivons devant ce charmant petit lac bordé d’herbes aquatiques, d’arbres, pour certains centenaires et encaissé entre de hautes collines verdoyantes, pouvant donner l’effet à ce lac d’être perché à 2000 mètres d’altitude. Mais ce que nous découvrons surtout, c’est qu’en ce jour férié, tous les brésiliens de la région s’étaient donnés rendez-vous là. C’était un carnaval de couleurs : des chaises de plage dans chaque recoin, rayées de jaune, vert ou mauve, des glacières bleues partout, des matelas gonflables pour faire la sieste sous les pins ou dans l’eau. Du carnaval, il y avait aussi le bruit : celui des enfants qui crient et jouent dans l’eau, celui des mamies qui rigolent aux blagues de leur gendre ou encore celui des discussions animées, après quelques canettes de bière. Des familles entières s’étaient déplacées pour y passer la journée : des grands-parents jusqu’aux petits enfants arrivés tôt pour se réserver la meilleure place à l’ombre, faisant griller leur viande sur les barbecues disséminés dans le parc et installés devant des tables en plastique prêtées par le restaurant voisin.
Au départ, on a pris peur, hésitant à courir pour regagner notre voiture et partir vers des cieux plus cléments. Finalement, l’envie de se rafraîchir dans le lac étant plus forte, nous sommes restés un petit moment, pour découvrir en fin de compte une belle communauté de gens qui se retrouvent, simplement, pour profiter les uns des autres, le temps du journée, quand tout le reste du temps, on ne fait que courir…