Toute ma vie j'ai rêvé d'être une hôtesse de l'air!
Publié le 14 Janvier 2013
Au revoir la famille, les copains et tous ceux, en général, qui nous ont emplis de leurs ondes positives lors de notre retour en France. On s’est servi, comme à la station service : un plein d’émotions, un plein de bonne bouffe, un plein de rigolade et de connivence, un plein de sorties, de jeux de sociétés et de longues discussions… Ça n’est pas une première, mais on n’apprécie finalement bien les choses que lorsqu’elles sont rares : ces petites choses du quotidien deviennent précieuses lorsqu’on est loin.
Après des adieux larmoyants, on a repris l’avion, chargés de nos multiples valises bourrées de cadeaux reçus à Noël et de magrets séchés préparées par belle-maman. Mais cette année, j’ai investi : j’avais emporté avec moi un masque et des boules Quies pour me permettre de passer une nuit en l’air bien tranquille, entre les gamins braillards et les allées et venues aux toilettes des insomniaques. Et, grand luxe, j’avais fait la merveilleuse acquisition d’un petit cachet magique qui aide à l’endormissement : en effet, nous prenons des vols de nuit pour que les enfants ne s’aperçoivent pas des milliers de kilomètres effectués entre la France et le Brésil et que nous, par la même occasion, n’ayons pas à enchaîner les jeux de batailles, lectures de contes et ‘ni oui ni non’…c’est bien connu, le sommeil est le meilleur ami des parents.
Ayant, par ailleurs, une imagination débordante, je me plais à me représenter cette très grosse boîte en tôle avec des ailes –défiant toutes les règles de l’apesanteur- suspendue au-dessus de l’océan et sensée voler en totale autonomie pendant des heures, qui enchaîne les vols, de plus en plus fréquents pour satisfaire les clients de plus en plus nombreux des aéroports et séjours touristiques. Cela ajouté à tous les films catastrophes qu’on a pu voir sur le sujet…on est en droit de se demander, en toute objectivité, à quoi peuvent bien servir les ceintures de sécurité, les méga toboggans façon Aqualand (que mes enfants rêvent de dévaler à chaque fois qu’ils lisent la notice déprimante placée dans le siège devant eux) et les masques à oxygène qui ne serviront pas à grand-chose une fois que notre avion aura fait un looping et un salto avant dans les eaux sombres de l’océan pour finir en mode Titanic.
Vous comprendrez donc pourquoi je jubilais à l’idée de passer une nuit des plus détendue lorsque l’avion s’est mis en branle. Décollage, on regarde un petit film, on mange notre plateau repas avec assiette, couverts et omelette en plastique, puis les enfants s’écroulent de fatigue : un parent à chaque bout de la rangée et les petits affalés au milieu...j’avale donc ma pilule après m’être tortillée 3 heures sur mon fauteuil en essayant de trouver le sommeil de façon naturelle et de mettre en route mes pensées yogi pour chasser les images de crash aériens. Je m’endors donc comme une masse, peu habituée à ces coups de gourdin chimiques.
Et là, au petit matin, quand enfin je daigne ouvrir un œil, mon chéri fatigué et passablement énervé me rapporte, que, durant cette nuit aérienne, Gaspard s’était réveillé en pleurs, avec un terrible mal de jambes. Il a alors commencé à se rouler par terre, réveillant, à l’occasion l’indignation de nos voisins de sièges et surtout celle de son papa qui se trouvait impuissant à l’autre bout de la rangée, séparé de lui par Matias qui dormait du sommeil du juste. Il s’est avéré que j’ai fini par lever une paupière pour marmonner à mon enfant tout hurlant et transpirant un « Mirmmmmllnent, vroustichllle… », avant de retomber dans mon sommeil béat. Super Laurent a donc assuré la relève, en échangeant la place de nos deux enfants, en massant les jambes endolories de Gaspard qui finit par se calmer, mais en me maudissant (en silence) pour ce mauvais tour que je lui avais joué (bien involontairement : je t’aime mon chéri !!)…